Nous laissons derrière nous la fontaine du Chorro, le seul point de toute la randonnée où nous pourrons prendre de l’eau, ainsi que la route qui quitte Moclinejo pour Almáchar. Au début du chemin, nous observons le panneau de début de cette quatrième et dernière étape du GR-242 et nous commençons à monter par le chemin goudronné jusqu’à, après un peu plus de 700 m, accéder au point le plus haut du parcours, qui coïncide avec la triple intersection où apparaît et disparaît la trace du sentier qui relie Moclinejo à Totalán (SL-A68). Les vues panoramiques depuis ce lieu sont à envier. À l'est, nous apercevons la Hoya de Vélez ainsi que la longiligne cordillère des sierras Tejeda et Almijara; à l’ouest les Monts de Málaga, unité paysagère que nous sommes en train de parcourir, et à l’ouest, la Baie de Málaga, la Sierra de Mijas et la Chaîne de montagnes de Ronda, où surgit le pic Torrecilla (1919 m), le sommet le plus haut du Parc National Sierra de las Nieves.

Nous progressons par la corde des collines de Ruiz en parallèle au chemin rural Sentier de la Côte de Granadilla, entre les champs d’oliviers et les amandiers, qui alternent avec des terrains vagues qui ont été envahis par les genêts et les bollines. Dans notre champ de vision apparaîtra le centre-ville allongé d’El Valdés, un petit hameau de Moclinejo, ancré sur la limite avec la commune voisine de Rincón de la Victoria. Si nous aiguisons un peu notre vue, nous découvrirons sur le secteur le plus élevé, la tour de l’étrange maison appelée Maison-Musée de la Axarquía. Il s’agit d’une maison individuelle avec une architecture d’inspiration gaudienne, qui possède des décorations où figurent de nombreuses références à la Axarquía. En effet, cela ne fait aucun doute que nous nous situons dans une région à forte personnalité ; sinon comment expliquer l'existence de sa propre monnaie appelée « axarco ». Son origine remonte à 1988, lorsqu’Antonio Gámez, un érudit de Vélez-Málaga lui a donné cours légal. Les pièces, en argent, sont divisées en axarcos, axarquillos et miajaxarquines. De nos jours, son utilisation a bien chuté et la plupart des pièces et billets appartiennent à des collectionneurs.

Dans la continuité du récit de ce que l’on peut voir, nous distinguons au loin le mont Bartolo, avec quelques petites maisons sur ses versants, et au fond, le bleu de la mer Méditerranée, avec Rincón de la Victoria juchée sur la virgule côtière. Après avoir parcouru 2,7 km depuis le début, le Grand Sentier de la Axarquía esquive cette montagne par sa face ouest, en suivant l’axe qui délimite les communes de Moclinejo et Rincón de la Victoria, vue que nous n’en sommes qu’à 5km. À partir de là, nous coïnciderons un peu plus loin avec le SL-A 83 Ruisseau Granadillas-Mont Tío Cañas. À présent, et par la suite, nous abandonnerons le chemin tranquille pour un chemin plus tortueux jusqu’à déboucher sur un autre en meilleur état. Nous répétons l’opération, tandis que nous observons autour de nous les exploitations agricoles et d’élevage éparses, ainsi que des résidences secondaires et des cultures sous plastiques. L’impact des terrains fissurés et en terrasse pour la culture des mangues ainsi que les grands barrages d’eau, est évident.

Nous nous trouvons déjà au ruisseau Granadillas, une large digue sèche presque toute l’année, utilisée par les locaux comme axe de communication entre leurs parcelles. Comme nous l'avons expliqué dans un précédent chapitre, il ne faut pas marcher par là car il existe un risque de fortes pluies. Au même croisement se trouve la résidence et le centre vétérinaire Don Animal, qui dispose d’une fontaine pour que les chiens puissent boire. Sans plus tarder, nous marchons en direction du sud, coïncidant ainsi avec le SL-A 82 Granadillas-La Capitana. Plus tard, nous passerons sous la route MA-3200 ainsi que l’autoroute de la Méditerranée, entre de nombreux hangars industriels et quartiers résidentiels. Le GR prend fin en confluant avec le Grand Sentier de Málaga (GR-249) sur le front de mer, près de la plage de Rincón de la Victoria, une vigoureuse commune maritime près de la capitale de Málaga. Cela vaut la peine de parcourir ses monuments les plus attractifs, comme le fort de Bezmiliana ou l’office du tourisme, un bâtiment rénové d’une des gares de train de la ligne ferroviaire Málaga-Vélez Málaga-Ventas de Zafarraya, qui a été opérationnelle pendant la période 1908-1968. Bien que la ligne ait été démantelée, les voies, tunnels, viaducs et gares perdurent encore, plus ou moins bien conservés. On milite pour sa remise en état ou pour son aménagement en Chemin Vert. N’importe laquelle de ses deux options fera notre bonheur.