Une fois que nous avons traversé le Puente Nuevo sur le fleuve Turón, à la sortie d'El Burgo vers Yunquera (A-366), nous prendrons la voie balisée qui mène à droite. Dans une marge, nous verrons le panneau de départ avec toutes les informations de l'étape. Nous quittons bientôt les rives du fleuve pour emprunter un petit sentier qui nous mène au Col de Los Lobos, à la frontière entre les terres cultivées et la pinède. À ce stade, le chemin offert par la zone naturelle bifurque en direction de la belle zone de loisirs de La Fuensanta ; bien que 1,3 km plus haut, un autre sentier non balisé, vient mourir au même endroit.

L'ascension, avec ses hauts et ses bas, longe la longue crête séparant le Turón et le ruisseau Fuensanta, le deuxième affluent du premier. Il faudra parfois traverser ou longer les traces des pare-feux, si nécessaires à une gestion efficace du patrimoine forestier. À un moment donné, le chemin nous révèle la haute vallée du fleuve Turón avec ses digues et les contreforts taillés jusqu'au sommet de l'autre rive. Au sommet de l'une de ces falaises, vous pouvez voir la balustrade et la sculpture du belvédère du Garde forestier, déclaré Monument Naturel d'Andalousie en raison de son caractère géologique unique. Dans ces pinèdes repeuplées, où certaines terrasses délabrées couvertes d'oliviers décadents révèlent des usages agricoles anciens, prolifèrent un grand nombre et une grande variété d'orchidées, surtout aux premiers souffles du printemps. Une autre espèce commune ici et presque inexistante dans d'autres zones du parc national est l'albaida- Anthyllis cytisoides.

Le sentier se termine dans la voie Puerto de la Mujer (Km 6), d'où le sentier Manuel García Rosa, un des trois sentiers forestiers balisés du Mont Public Sierra de El Burgo débouche. Cela vaut la peine de s'arrêter, même si c'est pour reprendre son souffle et profiter d'une vue magnifique sur la Sierra del Pinar recouverte d'une pinède resplendissante ou sur la vallée de Lifa, où se détache la tour médiévale en ruine que nous avons déjà rencontrée lors de la première étape. Cela dit, nous descendons la piste jusqu'à ce qu'elle rejoigne une autre piste principale. A l'intersection, il est surprenant de voir une croix de pierre galicienne typique taillée dans le granit, une roche qui n'existe pas dans notre zone géographique. Nous devons remonter aux années 60 du siècle dernier lorsque quatre navires de cruceiros à destination de Fonsanta, dans le nord de l'Espagne, sont arrivés par erreur à Fuensanta (El Burgo). Bien sûr, une fois ici, il n'y avait pas de retour en arrière et ils ont été disposés à deux embranchements de la piste qui monte à Los Sauces. Sur le chemin de la zone de loisirs de Los Sauces, nous rencontrerons la source Higuerón, qui coule à une courte distance d'une source, et la chorrera de los Perdigones qui, en période de pluie, se déverse sur trois cascades encastrées entre de curieux plis tectoniques.

La piste se termine dans la zone de loisirs de Los Sauces, également aménagée en zone de camping contrôlé, elle est située très près de l'ancien couvent de la Sierra de las Nieves. Nous ne pouvons pas voir le bâtiment car il est loin derrière le mur où il se situe.

Il est temps de descendre jusqu'au lit du ravin d'Encina, encastré entre le mont Alhucemar et la chaîne qui s'étend à l'est entre les collines de La Cruz et Las Camaretas. Le pin pousse fortement là où autrefois, comme le nom du lieu l'indique, il proliférait ; cependant, les quercus récupèrent lentement. Dans notre progression, nous découvrirons les cavités, des clôtures de fer barbelés, appartenant au complexe minier de San Eulogio.

En prenant de l'altitude, nous apercevons au loin la pinède Cubero, coupée à sa base par un incendie survenu au siècle dernier. De l'autre côté du ravin, également connu sous le nom de las Minas ou de los Algarabeos, nous apercevons la petite ferme de Huarte, en partie construite sous un énorme rocher. Bientôt, nous trouverons la bifurcation qui traverse le col de Huarte jusqu'au ravin de la Cuesta de los Hornillos. Nous sommes entrés dans une forêt de pins dense avec quelques sapins espagnols perchés sur zones ombragées. Ce long voyage entouré de végétation et parsemé de petites formations rocheuses qui émergent, passe presque au-dessus du Tajo Grande ou El Monje, où se trouve l'une des grottes qui a abrité le premier ermite. Enfin, nous arrivons à une nouvelle piste forestière, nous tournons à droite et nous progressons à l'ombre de la forêt de pins, de sapins espagnols, de cyprès et de quelques ifs.

Après être passé à côté des anciennes installations d'une pépinière, la section se termine dans la Cueva del Agua (Km 16,2), une immense grotte peu profonde, utilisée autrefois pour abriter les éleveurs et, plus tard, pour les semis de sapin . À côté du pilier, se détachent deux aubépines, considérées comme Arbres Singuliers d'Andalousie. De même, près de la grotte, nous trouvons quelques Sorbiers des oiseaux.

Le GR-243 entre dans un beau sentier que nous abandonnons au fil du temps au profit de celui qui monte au col Pilón de las Tres Puertas. Le sapin espagnol- Le Pinsapo, roi de la forêt andalouse, est le protagoniste de la visite. Il faut souligner le succès des politiques forestières, car si le reboisement des pins n'avait pas été réalisé dans les années 60 du siècle dernier, aujourd'hui il ne pousserait pas et le sapin andalou prendrait le relais. Peu à peu les pins sont supprimés, dont la fonction n'est pas toujours appréciée. Nous laissons quelques bifurcations, balisées et avant d'accéder au point de vue de Puerto del Saucillo, nous serons surpris par un spectaculaire pinsapo Candelabro, reconnu comme Arbre Singulier d'Andalousie.

De cette butte, jusqu'à arriver à une piste provenant de Yunquera, vous pourrez profiter d'une vaste vue panoramique sur la vallée du Guadalhorce et la baie de Malaga. De même, à l'est, vous pouvez voir les principaux sommets de la Subbética Malagueña, les montagnes Tejeda et Almijara, ainsi que les reliefs du parc national voisin de la Sierra Nevada. Ce qui nous reste jusqu'à atteindre Yunquera est une randonnée confortable entre une canopée végétale diversifiée : sapins, pins, cerisiers, principalement des châtaigniers et les terrasses ancestrales où prospèrent oliviers, amandiers et vignes.