
Apprenez à distinguer la végétation de la province de Málaga
Nous devons prendre conscience de la nécessité de préserver cette extraordinaire biodiversité pour les générations futures
La province de Málaga est l’un des territoires ayant la géologie la plus intéressante et la plus variée de toute la Péninsule Ibérique. De cette caractéristique, ainsi que de sa climatologie favorable, dérive une grande variété de paysages au sein desquels en plus des fleuves, un relief montagneux prononcé ou une magnifique bordure littorale, la végétation joue un rôle très important.
Connaître et reconnaître les arbres et arbustes de notre territoire nous apporte un plaisir inconditionnel à l’heure de parcourir les beaux espaces naturels par lesquels passent nos sentiers, chemins et routes. Mais en plus, dans l'actuel scénario de crises climatiques, il convient de valoriser cette richesse naturelle afin de garantir sa conservation dans l’avenir.
Voyons quelles sont les principales formations végétales existantes à Málaga.
Les forêts de Chênes-Lièges (Quercus suber)
Elles sont relativement bien conservées du fait de la rentabilité de l’utilisation de l’écorce. Elles se trouvent dans des zones de pluviométrie supérieure à 500 mm et sur un substrat acide. Les principaux massifs se trouvent entre 200 et 800 mètres au-dessus du niveau de la mer (msnm), la limite supérieure étant Sierra Tejeda (Canillas de Albaida), qui atteint les 1300 msnm. Ils se trouvent principalement dans la zone sud-ouest de la province, surtout dans les montagnes de Cortes de la Frontera, la Vallée du Genal, Montejaque, Bornoque-Moratán (Istán, Monda y Tolox), bien qu’ils soient également présents dans la moitié est de la province (Almogía, Montes de Málaga et Canillas de Albaida).
Forêts de chênes-verts (Quercus rotundifolia)
De nos jours il ne reste que quelques formations très transformées par la main de l’homme du fait de l’agriculture, de l’élevage et de l’exploitation forestière pour le bois de chauffage. C’est la deuxième espèce la plus dense sur la superficie occupée. On en trouve jusqu’à 1300 mètres au-dessus du niveau de la mer, et parfois jusqu’à 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’agit d’une espèce d’une grande adaptabilité, dont les principaux massifs se trouvent dans certaines montagnes de la Vallée du Guadiaro, et de manière plus éparse dans les prairies du petit plateau de Ronda ainsi que les forêts avoisinantes, ou encore sur le haut plateau des petites lagunes (Antequera) et à Archidona.
Pinèdes
On trouve 4 espèces autochtones à Málaga : le pin noir (Pinus nigra ssp. salzmannii), le pin résineux (P. pinaster), le pin parasol (P. pinea) et le pin d’alep (P. halepensis). Il y a eu beaucoup d’espèces très utilisées pour des repopulations forestières, ce qui fait que de nos jours, il en existe une vaste représentation. Dans certaines zones, ils ont déjà accompli leur mission de générer les conditions adéquates pour que d’autres espèces puissent se développer, normalement du genre Quercus. De nos jours, la méthode de sylviculture appliquée dans ces massifs poursuit le changement de l’espèce principale. Nous trouvons donc de bons spécimens de cette espèce dans les parcs naturels des Monts de Málaga et des Sierras de Tejeda, Almijara et Alhama.
Les formations de pin résineux se trouvent depuis le niveau de la mer jusqu’à 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer, apparaissant surtout dans les montagnes péridotiques (Real, Bermeja, Palmitera, Parda de Tolox, Aguas et monts d’Igualeja). Les massifs de pin d’Alep s’étendent du niveau de la mer jusqu’à 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer, principalement dans les monts de Tolox et Yunquera, ainsi que dans les sierras de Alcaparaín, Mijas, Almijara, la zona de Gobantes (Antequera), les Monts de Málaga et Croix du Marin (Archidona).
Cette espèce a toujours été particulièrement favorisée par les repopulations forestières. Les formations de pin d’Alep se trouvent principalement à Marbella, bien qu’il existe certains massifs intéressants à Teba, Antequera, Ronda, monts de Tolox et Málaga et Sierra de Mijas. Le pin noir se trouve de manière ponctuelle surtout sur les hauts coteaux de Sierra Tejeda.
En plus de ces quatre espèces, dans la province nous trouvons d’autres pins introduits de façon plus rare, comme le sont le pin sylvestre (P. sylvestris), le pin de Monterrey (P. radiata) et pin des Canaries (P. canariensis).
Sapin d’Andalousie (Abies pinsapo)
On en trouve sur des sommets localisés entre 1000 et 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur divers types de sols et dans des zones dont la pluviométrie est supérieure à 1000 mm par an. De nos jours, il existe deux noyaux principaux et plusieurs massifs ainsi que des exemplaires isolés à différents endroits, tous situés dans le cadrant sud-ouest de la province. Les principaux massifs sont présents dans les Sierra de Las Nieves, sur les montagnes calcaires, et à Sierra Bermeja, sur les péridotites. Le Grand Sentier de Málaga ne traverse aucun massif de sapin andalou, bien qu’au niveau de l’étape 23 d’El Burgo à Ronda, il est possible d’en observer des spécimens isolés au bord du chemin, aux abords du port de Lifa.
Formations arbustives et maquis
De vastes superficies de la province sont de nos jours occupées par des formations sub-sahariennes, dans lesquelles dominent les substrats arbustifs et de maquis, parmi lesquels on remarque particulièrement les Chênaies (Quercus coccifera), principalement sur des sols calcaires ainsi que les buissons de romarin (majoritairement sur sols siliceux).
De par leur intérêt botanique, on remarque également les maquis de genêvrier de Juniper Phoenicea, qui forment des massifs denses accompagnés dugenévrier (J. Oxycedrus), du petit palmier (Chamaerops humilis) et du lentisque (Pistachier lentisque), et qui se trouvent sur des bancs de sables côtiers, principalement à Marbella, mais aussi dans les zones de montagnes calcaires comme Huma et la source du fleuve Vert à Istán. On trouve également des maquis de genévrier de haute montagne, présents sur les hauts sommets des montagnes Tejeda et Almijara et de Sierra de las Nieves, où se trouvent les Juniper communs et les Junipers au port large.
Forêts et maquis de rive
D’autres formations naturelles présentes, bien qu’avec une moindre extension, sont celles qui sont liées aux environnements ripaires, comme les forêts en galerie (representées par les genres Populus, Ulmus, Salix, Fraxinus et Alnus), les oléandres (Nerium oleander) et les genêvriers (Tamarix sp.).
Les eucaliptus (Eucaliptus sp.) sont des massifs d’origine allochtone, principalement liés aux cours fluviaux, où ils constituent parfois les seuls bois de rive, et sur les plaines, où ils forment des bois en îlots.
Zones de culture
En marge de la végétation naturelle, il convient de souligner, par l’extension de la superficie occupée, les milieux agricoles. On peut les diviser physionomiquement entre des cultures herbacées et boisées.
Parmi les premiers, les céréales et les légumineuses de terrains secs sont de grande importance, et occupent une importante surface dans le Canton d’Antequera. De grandes extensions de cultures boisées, surtout l’olivier, et en de moindre mesure les vignes, se partagent l'espace de la plaine d’Antequera. Dans la Vallée del Guadalhorce et l’Axarquía on remarque particulièrement les forêts irriguées, surtout les citriques dans la première et les cultures sub-tropicales dans la seconde.