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Sanctuaire de la Vierge de la Victoire

Diputación de Málaga
Iglesia de la Victoria

Sanctuaire de la Vierge de la Victoire

Plaza Santuario. C/ Compás de Victoria
CP 29012
Art et monuments > Ermitage et chapelle

ÉPOQUE : XVe-XVIIe s.

DESCRIPTION

Centre consacré au culte de la vierge de la Victoria, patronne du diocèse. Ses origines remontent à l'époque où les rois catholiques assiégèrent Malaga.

Le plan du temple, inauguré en 1700, est en croix latine. Il possède plus de deux chapelles, un ch'ur dans le prolongement de la nef et, entre les pilastres, de petits balcons tribunes s'ouvrant sur la nef centrale. Il présente la forme typique des églises de la contre-réforme, avec la nef centrale beaucoup plus large et plus haute que les latérales, la lumière dirigée, les nefs des chapelles communiquant entre elles, la voûte du transept et l'espace lumineux derrière le retable.

Son ensemble crypte - sacristie - camerín (cabinet) est l'une de ses principales caractéristiques. Il abrite le panthéon des comtes de Buenavista.

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ÉGLISE DU SANTUARIO DE LA VICTORIA (SANCTUAIRE DE LA VICTOIRE) - DÉTAIL

D'aucuns affirment que son succès est dû à l'intervention miraculeuse de la vierge dont le roi possédait une image dans son oratoire. Remise à la ville comme patronne, il fut décidé de construire une chapelle, surveillée par un ermite, où l'on vénérait l'image de la vierge.

En 1493, lors de la fondation de l'Ordre de los Mínimos, ceux-ci demandèrent la chapelle qui leur fut cédée le 25 mai de cette même année. On construisit à côté le couvent et une église. De cet ensemble architectural primitif, on ne conserve que le patio du cloître où le style mudéjar - choisit pour sa construction - brille de tout son éclat ; il suffit d'observer les chapiteaux des colonnes des arcatures, l'alfiz qui encadre les arcs et les azulejos des balustrades de l'étage supérieur. Frère Lucas de Montoya nous raconte dans sa chronique de 1619 que le jardin du couvent constituait un autre espace très soigné d'un point de vue esthétique. Son centre s'embellissait d'une fontaine en albâtre. De nos jours, ledit patio fait partie d'un bâtiment qui n'est autre qu'une clinique privée (clinique Pascual). Il avait fait office d'hôpital militaire au XIXe s.

Nous en savons peu sur l'église primitive, commencée au début du XVIe siècle, et ouverte jusqu'à la fin du XVIIe s. Il est possible qu'elle occupât l'emplacement actuel et qu'elle présentât la même distribution. Mais elle fut détruite vers la fin du XVIIe siècle car elle était en ruine. Une nouvelle église fut construite. Les travaux durèrent de 1693 à 1700, date de son inauguration.

Plan en croix latine. Voûte en demi-berceau avec lunettes. Voûte en berceau du transept. Des chapelles communiquant entre elles s'ouvrent sur la nef centrale ; il y en a quatre du côté de l'Évangile et deux du côté de l'Épître, plus deux autels au-dessous du ch'ur et un du côté de l'Épître près de la porte orientée du côté sud qui s'ouvre sur un large portique.

Une tribune parcourt la nef centrale. L'espace est délicatement éclairé par des points de lumière ; le point central constitue l'entrée du camarín (cabinet) qui accueille une statue de la Patronne. L'éclairage de la nef centrale et du transept est tamisé alors que celui du camerín est très puissant, d'où une ambiance sous contrôle mettant en valeur l'endroit le plus important de l'église : le camarín de la Vierge. Cette disposition est typique du concept spatial de la contre-réforme où la nef centrale, le transept et le maître-autel sont hiérarchisés.

Du point de vue architectural, la tour camarín - l'une des premières construites en Espagne à l'image de celle de Guadalupe ou de la vierge des Desamparados de Valence - constitue l'élément le plus intéressant de cet ensemble.

Celui-ci est divisé en trois espaces aux différents plans. L'inférieur, carré, est le panthéon des comtes de Buenavista, l'un des plus lugubres d'Espagne en raison de la décoration ; des squelettes et des figures représentant la mort et ses états en plâtre blanc tranchent sur le sur fond noir. Il est relié au camarín par un escalier, éclairé côté sud, dont le toit figure le Tout-puissant et les Apôtres. Sur le mur est, un grand relief, en plâtre aussi, reproduit la scène où saint François de Paule renonce au pontificat. Le second tronçon s'ouvre sur le camarín, de plan octogonal. En raison des travaux en plâtre typiques qui décorent l'ensemble, l''uvre a été attribuée au maître Felipe de Unzurrúnzaga, auteur qui travailla à cette époque-là à Malaga et qui réalisa des travaux à la demande du comte de Buenavista.

Disons que le panthéon est une exposition du discours baroque face à la mort. Les comtes, à genoux sur leurs cercueils, l'allure juvénile, suggèrent la régénération après la mort au travers du Christ. Celui-ci est le véhicule de salvation pour le fidèle, exprimé via le retable central où la croix - réalisée dans des matériaux précieux - symbolise le triomphe face à la mort. Cette dernière est représentée par un squelette au centre du retable portant les attributs de la vie et de la mort. La présence de la mort ou de ses conséquences sur l'humanité sont présentes sur les éléments architecturaux et les murs foisonnant d'inscriptions. Elles nous font réfléchir sur la brièveté de la vie et ses banalités.

Différentes hypothèses ont été avancées quant à leur interprétation conceptuelle. L'une d'elles met en rapport l'espace inférieur (panthéon) et les supérieurs (escalier et camarín). Il s'agirait d'une matérialisation des exercices spirituels de saint Ignace. D'autres spécialistes, qui ne démentent pas cette explication, mettent en rapport les reliefs des côtés qui représentent l'âme enchaînée par le péché et libérée par la mort, avec les gravures d'Hugo Hermann et le " Pía Desideria ". Enfin, la décoration du camerín insiste sur les différents états que représente la succession d'espaces qui nous mènent de la mort à la gloire pour Marie.

Si nous mettons en rapport cet ensemble avec le milieu et l'introduisons dans un contexte, nous observons que le tronçon urbain répète le même schéma de Salvation/Mort qui se matérialise dans la tour.

L'Hôpital de San Lázaro se situe dans l'axe sud de l'église. Dans cette léproserie, reconstruite au XVIIIe siècle, là où se trouvait la crypte de l'église, nous retrouvons de nouveau des squelettes et des corps pourris, par la mer et la lèpre. Toujours le même discours lugubre de danse de la mort en clé baroque. Dans l'axe nord, la limite est le mont du calvaire avec son ermite. Il s'agit d'une région de sources aux pouvoirs curatifs, réputés depuis l'Antiquité : santé et salvation sont associées au sacrifice de la Passion, qui doit être interprété de nouveau comme un exercice de Charité et le meilleur véhicule pour la salvation, comme le fit déjà Miguel de Mañara à l'Hôpital de la Caridad de Séville durant le XVIIe siècle.

À Malaga, l'exercice de la charité était représenté par l'Ordre des Mínimos, titulaires de l'église ; il s'agissait de leur quatrième v'u. Associés à la garde de la Patronne, ils transforment le message et font de la vierge une intermédiaire. Un pas de plus pour surmonter la mort et atteindre la salvation. L'église est le trait d'union entre saint Lazare et le Calvaire.

Dans la tour camerín, le schéma se répète. On atteint le point culminant dans le camerín. L'extraordinaire se matérialise en apothéose au travers des 'uvres en plâtre qui encadrent les emblèmes de la vierge (présidés par le Miroir), créant l'espace du merveilleux et du céleste. Un espace accueillant la vierge de la Victoria. En résumé, un espace architectural qui, de par sa décoration, ses messages et son contenu conceptuel en font l'un des plus singuliers du baroque espagnol.

À l'intérieur de l'église, on conserve également des sculptures et des peintures de grand intérêt. La pièce la plus importante est constituée par l'image de Santa María de la Victoria, patronne de Malaga. La vierge assise fut cédée par les rois catholiques à la ville de Malaga après la conquête. Il s'agit d'une sculpture en bois de pin rouge, au noyau vidé et polychrome, réalisée selon l'esthétique du gothique tardif de l'école d'Europe centrale. Elle date des dernières années du XVe ou du début du XVIe siècles. À l'origine, il s'agissait d'une image de retable, c'est pourquoi son dos n'est pas taillé. Elle reçut par la suite un apprêt de toiles encollées et de bois qui l'arrondirent. Bien que la composition reproduise des modèles médiévaux tardifs, la polychromie des ornements du manteau est d'inspiration renaissante.

L'auteur de ladite image est anonyme. Cependant, si l'on analyse le style, on pourrait l'attribuer à des sculpteurs d'ateliers sévillans, et en particulier à Jorge Fernández Alemán. Cet artisan travaillait à Cordoue au cours du XVe siècle. Il intervint dans la réalisation du retable de la cathédrale de Séville et la vierge de la Victoria ressemble à celle de la Epifanía dudit retable. Frère du peintre Alejo Fernández, il se consacra aux commandes de la monarchie catholique. Dans toute l'Andalousie, on peut trouver des images de la vierge semblables à celle de Malaga.

Elle portait l'image de l'Enfant Jésus attaché à la jupe par une vis en fer, tel que montré sur les gravures du XVIIe siècle. L'image du XVIIIe siècle est actuellement vénérée sous une urne. Elle se trouve sur l'autel de saint François de Paule. L'actuelle date des années 50 ; il s'agit d'une 'uvre du XXe siècle de l'atelier de José Risueño, sculpteur de la région.

L'intérêt se porte ensuite sur le retable de saint François de Paule qui fait office de cadre du camerín. Consacré au fondateur de l'Ordre des Mínimos, il narre - au travers de neuf reliefs distribués sur deux allées, un banc et un attique - les faits les plus significatifs de la vie du saint : depuis le miracle de sa conception en passant par le moment où il fut reçu par le roi Charles III qui, à son tour, reçut le cordon de l'Ordre, jusqu'aux événements extraordinaires de sa renonciation au pontificat, la guérison miraculeuse d'un aveugle, la résurrection d'un mort et l'expulsion du démon du corps d'une possédée. L'attique représente le moment où les frères sont reçus par les rois catholiques et le banc de l'allée de droite, la mort du saint.

L'auteur, Luis Ortiz de Vargas, est un sculpteur sévillan qui vint à Malaga pour participer à la construction du ch'ur de la cathédrale. Luis de Zayas, de la famille des Zayas qui compte d'autres sculpteurs, s'occupa de la polychromie. Les reliefs furent exécutés par José Micael y Alfaro, auteur des apôtres du ch'ur de la cathédrale et par Jerónimo Gómez de Hermosilla. Depuis 1570, il existait des documents sur les premières donations d'argent pour son exécution, encouragées par le comte de Casapalma. Il fut réalisé à partir de 1620. Au centre, un creux pour y exposer l'image de la vierge s'ouvre en guise de retable relicaire. Celle-ci apparaît triomphante au milieu du camerín et fait face des fidèles.

Le transept se ferme sous forme absidale sur deux autels/retables dorés du XVIIIe siècle, l'un consacré aujourd'hui à saint François de Paule, du côté de l'Évangile et l'autre, au Sacré-C'ur de Jésus, du côté de l'Epître. Les sculptures en bois sont modernes et remplacent celles qui disparurent à la suite des événements de 1931 -36. Elles furent réalisées par le sculpteur valencien José Vicent.

De l'abside à l'entrée de la nef, nous découvrons une série de chapelles garnies de retables réalisés en bois polychrome et doré du XVIIIe siècle. L'auteur est anonyme. Ils ressemblent aussi bien à ceux réalisés à la fin du XVIIe siècle par Jerónimo Gómez de Hermosilla et son atelier pour les églises du Sagrario ou de Santiago, qu'aux 'uvres de la famille Primo, qui se déplaçait d'un point à l'autre de l'Andalousie, ou encore à ceux d'artistes spécialisés dans l'élaboration de retables qui vivaient à Antequera.

Parmi les sculptures et les peintures conservées dans les différentes chapelles, soulignons, en commençant par les pieds de l'église, le Crucificado del Amor et la Dolorosa de Fernando Ortiz qui proviennent du couvent des religieuses augustines, se trouvant près de l'église. Depuis 1924, elles sont portées en procession tous les vendredi saint.

Il est intéressant d'associer ces sculptures aux 'uvres néo-baroques de Buiza Fernández et Álvarez Duarte à la Dolorosa de Pedro de Mena, se trouvant sur l'autel du Calvario. Pour ce qui est de l'esthétique du XVIIe siècle, de Mena est le meilleur sculpteur de son époque et l'un des meilleurs d'Espagne. Il vivait à Malaga. L'émotion contenue se matérialise dans l'expression de douleur du visage de la vierge, magistralement représentée par les sourcils levés, la polychromie rouge des paupières, la douceur des formes et les larmes de cristal qui roulent lentement sur les joues, tel un discours subtil. Les 'uvres d'Ortiz manifestent au XVIIIe siècle déjà plus de mouvement et sont plus expressives. Ce sculpteur montre une grande retenue envers le Christ, et moins avec la Vierge. Il agit en tant qu'agent de liaison (selon l'esthétique de l'endroit) avec l'artiste précédent. La prééminence des formes sur le contenu des images portées en procession témoigne de l'emploi d'éléments type, telle l'inertie, face à la sincérité et la cohérence des modèles élaborés selon une dynamique contextuelle.

La vierge de las Ánimas, de Niño de Guevara, le représentant de la peinture du XVIIe siècle et de l'école du grenadin Alonso Cano et la vierge de Belén de Jerónimo Gómez de Hermosilla, sculpteur de la seconde moitié du XVIIe siècle qui, dans cette 'uvre, s'approche de Mena sont deux autres 'uvres dignes de mention. Cependant, son style était déjà bien formé avant l'arrivée de ce dernier à Malaga en 1658.

Récemment, une salle d'expositions a été inaugurée pour y abriter le trésor de la vierge de la Victoria dans un espace contigu au camerín. On y expose le trousseau de la patronne de Malaga ainsi que le dais de culte et le manteau donné par Anita Delgado, Maharani de Kapurthala. L'entrée au musée s'effectue par l'un des côtés du sanctuaire pour effectuer un itinéraire touristique qui nous conduit à la Crypte des comtes de Buenavista, au camarín de la vierge et à la salle du Musée, afin que la visite touristique ne dérange pas les services religieux qui se célèbrent à l'intérieur du Sanctuaire.

Texte : Teresa Sauret Guerrero.


CÓMO ENCONTRARLO

Adresse: PL SANTUARIO s/n,  29012  Málaga
Téléphones:     Centralita: 952252647
Página web: http://www.santamariadelavictoria.com/

 

Comment arriver

Plaza Santuario. C/ Compás de Victoria
CP 29012

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